Chlorhydrate de morphine


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1 . Propriétés physico chimiques
La morphine est le morphinomimétique le moins liposoluble . Il s'agit d'une base
faible, la concentration est sous forme ionisée est de 79 % à pH 7,40 et 85 % à pH
7,20. La morphine est principalement fixée à l'albumine, la fixation protéique est de
30 à 35 %.son Pka est de 7.9


2 Présentation
 Le chlorhydrate de morphine est présenté en : 
Ampoule de 1 ml dosée à 10 mg
Ampoule de 2 ml dosée à 20 mg
Ampoule de 1 ml dosée à 1 mg de morphine sans conservateur pour injection intrachidienne

3 Propriétés pharmacocinétique
a. Résorption : Les opiacés sont résorbés par voie digestive, S.C., I.M., mais aussi par voies nasales et pulmonaires. L’effet de la morphine per os est très inférieur à celui observé par voie parentérale à dose égale car la morphine subit un effet de premier passage important. En I.V.
l’action est rapide et dangereuse.elle peut etre utilisé par voie intrathécale ou épidurale

b. Distribution : La morphine est hydrosoluble, son passage est donc retardé et limité à travers les membranes biologiques et notamment hémato- encéphalique. Elle se fixe dans le foie, les reins et les poumons. Le volume de distribution de la morphine est élevé entre 3 et 4 l/kg ainsi que la clairance plasmatique entre 23 et 33 ml/min/kg Les morphiniques diffusent au travers de la barrière placentaire.
c. Métabolisme : Métabolisme hépatique. La demi-vie plasmatique est del’ordre de 3 heures. La morphine est métabolisée selon trois modalités principales :
glucuroconjugaison, (voie métabolique principale) :
Le dérivé 3-glucuroconjugué a peu d'activité pharmacologique. Il aurait des propriétés antagonistes morphiniques et/ou stimulerait les récepteurs NMDA
Le dérivé 6-glucuroconjugué a une activité agoniste morphinique plus puissante que la morphine.

sulfoconjugaison
N-déméthylation
Néanmoins, la morphine a également un métabolisme extra hépatique, probablement rénal car l'atteinte de la fonction hépatique modifie peu la demi-vie d'élimination de la morphine.

d. Elimination : Elle se fait par filtration glomérulaire et excrétion tubulaire. Une partie est éliminée dans la bile mais la plus grande  partie est réabsorbée selon un cycle entérohépatique.aprés 81 administration par voie IV chez l’adulte sain, la demi vie est de 2à 3h. la durée de l’effet thérapeutique est très longue(la durée de l’activité maximum est de 100 min).De ce fait la morphine parait plus indiquée en post opératoire qu’en per opératoire. 


4 Propriétés pharmacodynamiques

 La morphine exerce des effets sur l’ensemble des organes
Action sur le SNC :
Les morphiniques peuvent soit inhiber, soit stimuler le SNC. La dépression du SNC rend compte de l'analgésie, de la dépression respiratoire, de la somnolence et de certaines modifications électro-encéphalographiques. Les actions excitatrices sont constituées notamment par le myosis, les nausées et vomissements.. 

 Analgésie : 
La morphine provoque une inhibition de la transmission des influx douloureux vers le cortex, le système limbique et les centres végétatifs. L’effet analgésique est puissant et dose dépendant.
 Action psychomotrice : 
Les morphiniques peuvent être à l'origine de deux comportements opposés : soit un état de sédation, fréquent quand le morphinique est administré chez les patients douloureux ; soit un état d'agitation psychomotrice plus particulier à certains terrains : vieillards, enfants jeunes, sujets cachectiques.
Action hypnotique : 
 Les morphiniques altèrent le niveau de vigilance par une dépression sélective du SNC, exercée probablement sur le système limbique. Cependant, ils ne créent pas constamment une hypnose même à fortes doses.
 Action psychodysleptique : 
chez les sujets algiques, les morphiniques créent euphorie, impression de bien-être associées à une dépression de l'émotivité et de l'agressivité ; plus rarement, les morphiniques provoquent une dysphorie avec impression générale de malaise, d'angoisse et d'hallucinations.
 Action sur le système respiratoire : 
Elle est indissociable de l’effet analgésique. Elle constitue le principal et le plus dangereux effet négatif. Elle est en relation avec une réduction dose-dépendante de  la réponse des centres respiratoires bulbaires aux stimuli hypoxémiques et hypercapniques (effet sur les récepteurs Mu). Les morphiniques dépriment aussi les centres bulbaires impliqués dans la régulation de la fréquence respiratoire, qui se traduit par une bradypnée, une prolongation de l'expiration et une respiration périodique de type Cheynes- Stokes. Les morphiniques peuvent provoquer une rigidité musculaire, Elle peut également survenir durant la phase de réveil. Cette rigidité peut créer une diminution importante de la compliance thoracique rendant impossible l'insufflation pulmonaire. Son mécanisme est probablement supraspinal.
La morphine engendre une bronchoconstriction par action directe sur le muscle lisse bronchique associés pour certains morphiniques à l’histaminolibération. Elle déprime également les centres de la toux . Elle permet la bonne tolérance des sondes trachéales mais expose, chez les patients en ventilation spontanée, aux risques d'encombrement bronchique
 Action sur le système cardiovasculaire :
Les morphiniques créent habituellement une bradycardie sinusale dont le mécanisme est une stimulation du noyau du X au niveau du plancher du 4e ventricule. L'atropine supprime la bradycardie des morphiniques. Elle engendre une réduction du tonus sympathique central, effet vasodilatateur propre par histamino-libérationpeuvent conduireà l'apparitiond'une hypotension orthostatique.non dromotrope, non inotrope et ne provoque pas de troubles d’excitabilité. 

Actions sur le tube digestif :
Les nausée et les vomissements sont des effets indésirables fréquemment observés au cours d'un traitement morphinique. Les mécanismes des nausées et des vomissements produits par les morphiniques sont centraux et périphériques. L’effet central correspond à la stimulation de l'area postrema. L'action périphérique est un retard à la vidange gastrique produite par l'atonie des fibres longitudinales gastriques et l'hypertonie du pylore. L’administration de la morphine entraine un ralentissement du transit intestinal, le spasme des voies biliaires et l’augmentation des pressions biliaires. 

Actions sur l'appareil urinaire :
La morphine augmente le tonus des sphincters, elle produit une rétention urinaire
imposant souvent le sondage vésical. Elle engendre Effet antidiurétique par
diminution de la filtration glomérulaire (il y aurait une diminution du nombre de
néphrons actifs) et augmentation de la sécrétion d’ADH. 

Action sur l’oeil :
Les morphiniques exercent un effet myotique par stimulation centrale. A doses
fortes, les pupilles deviennent punctiformes. Le myosis des morphiniques est inhibé
par l'atropine, les ganglioplégiques et la naloxone. 

Action sur l’utérus :
On observe une diminution de la tonicité utérine, une amélioration de la qualité des
contractions en cas d’hypertonie utérine.

Indications :
Douleurs intenses et/ou rebelles aux antalgiques de niveau plus faible.
Douleurs de palier 3 en pratique hospitalière
Période post-opératoire
Cancer

Contres indications :  
Absence de matériels de ventilation
Syndrome abdominal d’origine inconnu
Hypersensibilité à la morphine
Voie intra rachidienne chez l’enfant

Effets indésirables:
Dépression respiratoire
Bronchospasme
Retard de réveil
Retard du rétablissement du transit ( sauf rach et péri)
Nausées et vomissements
Prurit
Rétention vésicale
Hypertonie musculaire

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