........:::::::::::::: Anesthésie Et Diabète ::::::::::::.........
La Consultaton d’anesthésie :
La consultation d’anesthésie permet d’évaluer la qualité de l’équilibre métabolique, d’adapter les traitements, de faire le bilan des lésions dégénératives associées et de demander les examens complémentaires nécessaires. Il faut systématiquement examiner le carnet de surveillance et recommander la pratique d’une fiche de liaison avec le diabétologue. Pour les diabétiques de type
2, au moment du diagnostic clinique du diabète, la rétinopathie est présente chez 10 à 29 % des patients et la protéinurie est détectée chez 10 à 37 % des sujets. Quant aux complications macrovasculaires (coronaropathie, artériopathie périphérique), elles débutent encore plus précocement dès le stade de l’intolé-rance au glucose. Cette affection s’associe fréquemment à d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire : parmi les adultes porteurs d’un diabète de type 2 non diagnostiqué, 61 % déjà sont hypertendus, 50 % hypercholestérolémiques, 30 % hypertriglycéridémiques. Une fois le diabète diagnostiqué, 50 % à 74 % sont hypertendus et 38 % à 60 %, selon les pays, sont porteurs d’une dyslipidémie
La consultation d’anesthésie permet d’évaluer la qualité de l’équilibre métabolique, d’adapter les traitements, de faire le bilan des lésions dégénératives associées et de demander les examens complémentaires nécessaires. Il faut systématiquement examiner le carnet de surveillance et recommander la pratique d’une fiche de liaison avec le diabétologue. Pour les diabétiques de type
2, au moment du diagnostic clinique du diabète, la rétinopathie est présente chez 10 à 29 % des patients et la protéinurie est détectée chez 10 à 37 % des sujets. Quant aux complications macrovasculaires (coronaropathie, artériopathie périphérique), elles débutent encore plus précocement dès le stade de l’intolé-rance au glucose. Cette affection s’associe fréquemment à d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire : parmi les adultes porteurs d’un diabète de type 2 non diagnostiqué, 61 % déjà sont hypertendus, 50 % hypercholestérolémiques, 30 % hypertriglycéridémiques. Une fois le diabète diagnostiqué, 50 % à 74 % sont hypertendus et 38 % à 60 %, selon les pays, sont porteurs d’une dyslipidémie
La Prémédication :
Elle
fera appel le plus souvent aux benzodiazépines qui, par leur action
anxiolytique, sont capables de diminuer les taux sanguins de
catécholamines qui sont responsables de l’initiation de la réaction
hyperglycémiante au stress chirurgical. La clonidine donnée en
prémédication permet de réduire les besoins insuliniques tout en
améliorant la qualité de l’équilibre glycémique. Aucune modification de
l’antibioprophylaxie n’est à prévoir du seul fait du diabète.
Le jeûne préopératoire :
Le
jeûne préopératoire doit être de courte durée en raison de
l’accélération des processus cataboliques chez le diabétique. Un jeûne
prolongé chez un diabétique de type 1 expose à la survenue d’une
hypercétonémie et à un taux élevé d’acides gras libres susceptible
d’induire une plus grande fréquence d’arythmies ventriculaires à
l’induction anesthésique. Un apport d’hydrates de carbone (solution à
12,5 %) en préopératoire est proposé chez le sujet non diabétique pour
réduire l’insulinorésistance postopératoire et améliorer le confort du
patient. Les études chez les patients diabétiques sont peu nombreuses et
il n’existe actuellement aucun argument pour recommander cette pratique
L'anesthésie :
Le
choix du type d’anesthésie, locorégionale (ALR) ou générale (AG), est
encore largement débattu. Les données actuelles sont en faveur de l’ALR.
Les raisons sont un risque accru de complications avec l’anesthésie
générale et l’obtention d’un meilleur équilibre métabolique
péri-opératoire chez les patients diabétiques ayant bénéficié d’une ALR.
l'Anesthésie Générale :
La
plupart des agents anesthésiques généraux induisent une hyperglycémie
mais ces perturbations restent très discrètes, largement occultées par
celles de l’acte chirurgical. Il n’y a donc aucun agent anesthésique par
voie générale indiqué ou contre-indiqué chez le diabétique. Le problème
est en fait dominé par la nécessité de limiter la réaction
hyperglycémiante à l’agression, par une anesthésie la plus stable
possible, et d’éviter les hypoglycémies car les signes cliniques seront
masqués par l’AG. Chez les sujets dysautonomiques, les possibilités
d’adaptation aux effets hypotenseurs de l’anesthésie ainsi qu’aux
saignements en peropératoire sont altérées. La technique anesthésique
visera à éviter les variations hémodynamiques brutales. Il faut éviter
l’hypovolémie, augmenter les résistances vasculaires systémiques et
augmenter le volume sanguin circulant. Ceci sera réalisé en présence
d’une hypotension orthostatique sévère par l’administration pendant 2 à 3
jours en préopératoire, de 9 alphafludrocortisone (0,1 à 0,3 mg par
jour) associée à un remplissage vasculaire avant l’induction. Tous les
médicaments anesthésiques généraux sont utilisables à condition
d’employer une technique de titration. En peropératoire, les principaux
problèmes rencontrés sont de nature hémodynamique [9]. Le collapsus
cardio-vasculaire sera traité par remplissage. Lorsque l’hypotension
persiste, il faut utiliser les sympathomimétiques directs comme la
noradrénaline, la phényléphrine ou la dopamine. Les sympathomimétiques
indirects sont souvent inefficaces. Des poussées hypertensives avec
tachycardie peuvent s’observer, spontanément ou après l’administration
de sympathomimétiques directs (hypersensibilité de dénervation). Ces
poussées hypertensives, prévenues par l’injection lente des
vasopresseurs dilués, répondent favorablement à l’administration d’alpha
ou de ß-bloqueurs. La variabilité de la pression artérielle justifie
pour les interventions majeures le recours à un monitorage de la
pression artérielle par voie sanglante.
Anesthésie Loco-Régionale :
Outre
les risques particuliers chez certains patients diabétiques (intubation
difficile, inhalation sur une gastroparésie diabétique…) l’ALR présente
certains avantages :
- Le diagnostic d’hypogLycémie
Il
est plus facile sous ALR. Les épisodes d’hypoglycémie en
péri-opératoire ont un pronostic péjoratif tant sur le plan de la
mortalité (mort subite) que de la morbidité associée (neurologique,
troubles du rythme).
- Le risque de compressions cutanée et nerveuse
Le
risque de compression cutanée et nerveuse en per et postopératoire
immédiat est diminué. En péri-opératoire, les patients diabétiques ont
un risque plus élevé de lésions nerveuses en rapport avec l’atteinte
microvasculaire et l’hypoxie nerveuse chronique. Le nerf cubital au
niveau du coude, le nerf médian au niveau du canal carpien, et le nerf
sciatique poplité externe sont les plus exposés. Or la compression du
nerf cubital est associée dans 85 % des cas à une AG. Un soin tout particulier sera apporté durant la période opératoire à la protection des points d’appui.
- L’hypothermie :
Elle
est moins fréquente. Il a été montré que les diabétiques
dysautonomiques développaient une hypothermie plus importante que les
diabétiques non dysautonomiques ou les témoins au cours de l’anesthésie
générale. La rachianesthésie partage probablement les mêmes
inconvénients que l’AG chez ces patients.
- L’entretien :
L’entretien
d’une analgésie postopératoire par une technique d’ALR permet de
limiter la réponse neuroendocrinienne à la douleur et participe à
l’obtention d’un meilleur équilibre métabolique.
L'anesthésie des diabètique en urgence :
En
urgence, l’obtention d’un contrôle glycémique vraiment satisfaisant est
illusoire tant que l’origine de l’état motivant l’intervention n’aura
pas été traitée. On s’efforcera cependant de réduire l’hyperglycémie
avant l’induction de l’anesthésie par l’administration IV de bolus
d’insuline (3 à 5 U), afin d’amener la glycémie en dessous de 12
mmol.l-1. L’insuline est ensuite délivrée par perfusion continue à la
seringue automatique, couplée à la perfusion continue de glucose, avec
un contrôle glycémique toutes les 30 mn. En parallèle, on corrigera une
éventuelle déshydratation, une hyperosmolarité, voire une acidocétose.
Si le patient était traité par metformine, ou si une réduction du débit
circulatoire ou une hypoxie sont constatées en per ou en postopératoire,
des dosages de la concentration en bicarbonates, en lactates artériels et la mesure des gaz du sang s’avéreront nécessaires.
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